Je m’appelle Alexis Hanquinquant, j’ai 32 ans. Je suis marié, papa de deux enfants.
Je suis victime d’un accident en août 2010 où je me fais broyer la jambe par un engin de chantier. En septembre 2013 je demande à avoir recours à l’amputation parce que cette jambe m’handicape vraiment trop fortement au quotidien.
[Bruits de pas d’Alexis dans la rue]
Je me lance le défi de devenir triathlète, et très vite je me rends compte que j’ai potentiellement un bon niveau. Du coup je me fais repérer par la Fédération française de triathlon et on commence à me proposer de participer à quelques courses internationales.
[Alexis nage dans un couloir de piscine]
Aujourd’hui je suis devenu sportif de haut niveau, je viens de gagner mon deuxième titre de champion d’Europe. J’ai un titre à conserver de champion du monde, du coup c’est un rêve d’enfant que je réalise actuellement.
J’ai eu la chance de rencontrer Marie-Ondine Masselin qui fait partie du pôle Ressources Humaines de Bouygues Bâtiment. Je l’ai rencontrée à la suite d’une journée sportive organisée par l’Agefiph. Quand elle a su que j’avais une fibre du bâtiment avant mon accident, elle s’est dit « Il faut vraiment qu’on fasse quelque chose avec Alexis ». Donc en 2016 j’ai repris une activité de bardeur sur les chantiers.
[Bips de lasers, bruits de graviers]
Et donc depuis le 1er janvier 2018 j’intègre un nouveau service au sein de Bouygues Bâtiment Grand Ouest, je vais apprendre le métier de préventeur santé-sécurité.
[Des compagnons discutent, frottement de balai, de graviers, coups métalliques]
Aujourd’hui mon rôle c’est de faire des interventions auprès des compagnons pour justement leur expliquer que ça n’arrive pas qu’aux autres. Et derrière on revient au bureau pour déterminer si tout était effectivement bien en place et s’il y a des mesures à prendre, regarder si tout est conforme.
Des situations cocasses vis-à-vis du handicap on en a tous les jours. Mon fils qui avait cinq ans me demande quand est-ce que lui-même aurait sa prothèse. En fait le plus beau clin d’œil qu’on ait pu me faire vient quasiment de lui parce que son père, au quotidien avec une jambe en moins, il est comme tous les autres.
Moi ça me paraît logique d’avoir retrouvé une situation professionnelle classique. Enfin la mienne n’est pas classique, mais en tous cas d’avoir retrouvé une situation professionnelle.
[Des voitures passent, pas de course d’Alexis]
Si vous n’êtes pas épanoui dans ce que vous faites je pense que vous allez dans le mur, et moi la chance que j’ai, c’est que professionnellement et sportivement je suis quelqu’un de comblé.
À 24 ans, un accident de travail occasionné par un engin de chantier prive Alexis Hanquinquant de sa jambe droite. Après une période de rééducation, Alexis se lance un challenge : devenir triathlète. Rapidement repéré par la Fédération Française de Triathlon, Alexis rejoint l’équipe de France et remporte les titres de Champion d’Europe et Champion du Monde. Parallèlement à son activité de sportif de haut niveau, Alexis occupe aujourd’hui le poste de préventeur santé-sécurité et intervient sur le terrain pour sensibiliser les ouvriers à la sécurité au travail.