Je m’appelle Gilles Chrismann, je suis actuellement pâtissier. Initialement j’étais responsable de magasin dans la grande distribution. J’ai eu des ennuis de santé, j’avais des problèmes de dos, et à force d’examens ils se sont rendus compte que j’avais sept hernies discales. Du coup j’ai été licencié pour raisons médicales.
[Discussions en terrasse, des voitures passent au loin, écoulement de La Bléone]
Déjà la première difficulté, c’est de soi-même accepter le handicap, c’est-à-dire que vous partez d’un stade où vous êtes en pleine forme, et un jour J vous restez coincé, vous ne savez pas vraiment pourquoi, et ce jour-là on vous parle de fracture mal ressoudée à la colonne, de nombreuses hernies discales, donc il faut arriver à digérer tout ça.
Au lieu de prendre pour contrainte ce que je ne pouvais pas faire par rapport à mon handicap, je suis parti de ce que j’avais envie de faire, et partant de cette envie on a essayé de contourner le handicap pour pouvoir l’adapter à ma situation.
Il a fallu trouver une réorientation professionnelle qui soit compatible avec mes contraintes de handicap. On est partis sur une formation en pâtisserie.
Suite à cela je suis allé travailler dans plusieurs établissements pour avoir un petit peu d’expérience professionnelle.
J’aime bien travailler le macaron parce que c’est quelque chose d’un peu capricieux, qu’on ne réussit pas tout le temps, des fois on le rate et on ne sait pas pourquoi… Et on s’est dit que le macaron, si tant est qu’on puisse imprimer quelque chose dessus, peut être un outil de communication fabuleux [Son de l’imprimante]
Donc on s’est mis en quête de trouver une imprimante alimentaire qui soit capable d’imprimer sur ce support-là.
Une fois que le projet est arrivé à maturité aussi bien psychologiquement que techniquement et financièrement, j’ai repris contact avec Cap Emploi pour faire une deuxième formation e-commerce afin de mettre en place la partie distribution de mon produit sur Internet.
[Gilles, s’adressant à des clientes] Chocolat, caramel beurre salé, vanille, en règle générale ce qu’on fait c’est un mix.
Le résultat c’est que je fais quelque chose qui me plaît, qu’aujourd’hui les contraintes, je ne m’en aperçois même plus. C’est devenu un réflexe je suis assis, debout, je ne me rends même plus compte qu’effectivement je passe une partie de mon temps debout, une partie assis, ça fait partie de mon rythme de travail, c’est devenu un réflexe je ne fais même plus attention.
Ayant des problèmes de dos, Gilles Chrismann entame une série d’analyses qui révèlent sept hernies discales. Il est alors licencié pour raisons médicales. Au lieu de se focaliser sur les métiers que lui interdisent son handicap, il choisit de se reconvertir dans un métier qui le passionne en l’adaptant à sa situation.
Les créations de Gilles sont visibles sur son site : www.macaron-de-provence.fr