Julien Richet

Journaliste radio à Paris

Je m’appelle Julien Richet, j’ai 42 ans.

Je travaille en ce moment en tant que bénévole à la radio Vivre FM, je suis chargé d’une émission qui s’appelle « L’Avenir m’appartient ». C’est une rencontre avec des gens qui ont une maladie psychique. J’ai arrêté mes études au niveau License Droits des affaires, et j’ai travaillé dans le conseil en management. Après, je suis parti en Irlande. À cette époque-là je n’allais pas trop mal, mais j’avais quand même quelques signes de maladie.

En revenant, mon père m’a proposé de travailler avec lui, ç’a été une super aventure.

Ensuite la boîte a été vendue, et j’ai senti que la maladie était présente. Certaines choses m’entravaient, et puis les choses ont empiré. J’ai perdu contact, socialement je n’étais plus intégré.

Je suis allé à l’hôpital et j’ai découvert un médecin extraordinaire. Quelqu’un qui me disait enfin « il y a une porte de sortie ». Il m’a dit « vous êtes schyzo-affectif. Nous, avec les médicaments, nous allons vous remettre dans la norme ». Je suis allé dans un hôpital de jour, ça m’a aidé à me re-sociabiliser, à reprendre la parole, puis ils m’ont trouvé un stage. C’était un stage au Médialab à la radio Vivre FM. Ce stage m’a fait beaucoup de bien. On a appris à se présenter, à argumenter, à retrouver des repères du monde de l’entreprise. Du coup je me sentais beaucoup mieux, j’avais le sourire dans les yeux et ça m’a fait beaucoup de bien. On m’a proposé un stage à la radio pour faire un boulot de journaliste. Et moi qui avais tendance à sur-angoisser, à me surinvestir dans mon travail, je me suis retrouvé complètement différent, beaucoup plus posé. Et je me sens de plus en plus à l’aise en interview.

[Julien parle au micro] Bonjour, je suis avec Sekouba. Sekouba comment allez-vous ?

Un métier de Médiateur de santé/pairs me plairait beaucoup, être l’interface, le lien entre les patients et l’équipe médicale, les psychiatres. C’est une formation qui dure dix mois, en alternance. Mais au moins j’ai un projet, et je continue à me consolider.

[Bruits de rue]

La maladie psychique c’est comme une jambe cassée, vous avez besoin de vous soigner, de mettre un plâtre, et il y a une convalescence. Ça prend du temps, il y a de la rééducation.

Vous pouvez très bien vivre avec une maladie psychique. Vous pouvez avoir une nouvelle vie, une nouvelle vie plus enrichissante, même.

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Conseiller en management, programmateur dans une radio à Dublin, assistant commercial dans une société de machines allemandes pour le pliage de papier… Julien Richet suit un parcours professionnel éclectique lorsqu’il est diagnostiqué « schizo-affectif sans délire ni hallucination » il y a dix ans. Aujourd’hui bénévole au sein de la structure, il réalise une émission de rencontres avec des personnes atteintes de handicaps psychiques.