Retrouvez tout au long de l’année les portraits de personnes qui conjuguent emploi et handicap.

Christopher Maublant

Ébéniste à Fresnes, dans le Loir-et-Cher

Quand on a un handicap,

je trouve que c’est très gratifiant de bosser.

Encore faut-il que l’entreprise dans laquelle tu travailles

soit vraiment réceptive.

 

Je suis Christopher Maublant,

je viens d’avoir 31 ans.

Je suis atteint d’un nystagmus,

c’est une pathologie qui se caractérise

par un mouvement involontaire des yeux.

Du coup mon parcours professionnel a été très compliqué.

À force d’échecs professionnels liés au handicap

j’ai décidé de créer mon activité, ma propre entreprise il y a un an.

[Bruit de pas sur du gravier]

 

J’ai été accompagné par la BGE ISMER de Blois

qui m’a orienté ensuite ves l’Agefiph,

puis vers les procédures classiques à la chambre des métiers

pour les stages de création d’entreprise.

Ce qui va changer c’est suivant mon état de fatigue, suivant la lumière…

Par exemple quand je vais rentrer dans une pièce sombre :

le délai d’adaptation va être dix fois plus long

que quelqu’un de valide.

Et quand il y a trop de lumière c’est pareil.

[Bruit d’aspirateur]

Mais sinon mon lieu de travail, c’est-à dire chez moi,

tout est rangé de façon à ce que

je retrouve tout sans aucune problème.

Après comme tout artisan il y a un minimum de bazar.

Parfois je cherche et je me dis

bon, déjà que tu vois pas grand-chose, en plus tu t’amuses à chercher

t’aurais bien rangé tu trouverais ! [Rires]

[Bruit de frottement d’un tissu contre du bois]

 

L’entreprise Ébénist’Art à la base c’est des meubles sur-mesure

et de la restauration de mobilier ancien

pour Monsieur et Madame tout le monde,

mais également aujourd’hui le service de l’espoir et l’autonomie,

qui est un service dédié aux personnes handicapées.

Et ça, c’est né d’un sondage que j’ai fait en début d’année,

et ce qui était le plus récurrent

c’était que les meubles adaptés aux personnes

à mobilité réduite sont hors de prix.

Donc ce projet, c’est d’accompagner les personnes handicapées

pour créer des campagnes de financement,

et on récupère des fonds auprès de particuliers, de la communauté,

pour ensuite leur fabriquer ces meubles, dans mon petit atelier.

[Bruit de scie circulaire]

 

Des fois on me dit : mais attends, t’as un handicap visuel

t’as pas peur avec les machines que t’utilises ?

Mais moi je ne comprends pas cette question

parce que le fait d’avoir un handicap me rend

dix fois plus vigilant que quelqu’un de valide !

[Bruit de défonceuse]

 

Au début, certaines personnes me faisaient comprendre

que mon projet était délirant, que c’était un peu n’importe quoi…

Et aujourd’hui, le concret est là.

Les personnes peuvent se servir de meubles

qu’elles n’auraient jamais utilisé avant avec

des choses toutes simples en fait, qu’elles n’auraient jamais imaginé…

À l’avenir, j’espère que mon entreprise

va prendre de l’ampleur, c’est mon but premier,

parce que j’ai envie de créer de l’emploi, je suis obsédé par ça.

100 % de personnes en situation de handicap

donc pourquoi pas des contrats de réinsertion

avec à la clé une formation au métier, je ne sais pas encore.

Mais je suis focus dessus.

C’est ça pour moi l’avenir.

[Bruit de marteau sur un ciseau à bois]

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À 31 ans, Christopher Maublant est un jeune entrepreneur ambitieux. Atteint d’un nystagmus, une pathologie caractérisée par un mouvement involontaire des yeux qui perturbe la vision, et après des échecs professionnels liés au handicap, il décide de fonder sa propre entreprise. C’est en 2018 qu’Ébénist’Art voit le jour, destinée à la création et la restauration de meubles. Plus récemment, Christopher développe le service de l’espoir et l’autonomie, qui lui permet aujourd’hui de concevoir et d’adapter des meubles pour des personnes à mobilité réduite.