Jean-Charles Olivier
Je ne sais pas, pour moi le travail c’est… C’est la vie, quoi ! Pour moi le travail c’est la vie ouais !
Donc là ça va faire 12 ans que je travaille chez Fleury Michon. À la base je suis tourneur-fraiseur, je travaillais dans une entreprise et justement en allant travailler j’ai eu mon accident, un accident de moto. Et suite à cet accident, j’ai eu une amputation de la jambe droite, au niveau du tibia, parce que j’avais une infection nosocomiale. Et je ne pouvais plus continuer mon métier donc j’ai postulé à Fleury Michon. Je suis arrivé ici à la logistique. J’ai commencé en tant que préparateur de commandes. J’ai fait ça jusqu’à l’année dernière. Mais ça commençait à me fatiguer au niveau de la jambe, donc j’ai demandé à changer de poste, demandé à être cariste. Et j’ai eu mon poste l’année dernière. Avec l’aide d’un syndicat plus l’Agefiph, on a fait aménager un engin pour moi. En fait, ils ont rajouté une poignée sur l’engin pour que je puisse conduire, donc je fais tout avec cette poignée. Moi ce qui me plait, c’est que c’est moins physique, c’est surtout ça. Au niveau physique, au niveau de la jambe, je rentre chez moi, je suis mieux quoi !
Comme c’est une jambe, physiquement ça ne se voit pas, si un peu quand je marche parce que je boîte un petit peu, mais autrement physiquement ça ne se voit pas non. Les gens, ceux qui ne me connaissent pas depuis longtemps, je suis sûr qu’ils ne le savent pas, ils ne savent pas que je suis amputé. Ça ne se voit pas.
Mentalement j’ai changé beaucoup aussi. On va dire que j’ai muri d’un seul coup, ça m’a fait murir très vite.
Maintenant voilà, le regard des gens c’est… Les gens ils pensent ce qu’ils veulent, ça me passe à côté. C’est ce qu’il faut, ça aide vachement !
Moi je suis content. Déjà rien qu’avec mes collègues, c’est une bonne ambiance, on rigole bien tout en travaillant. Même quand on va en pause, on parle de tout et de rien.
Je n’ai pas racheté de moto mais peut-être qu’un jour je reprendrai une moto. C’est même sûr, quand on à la passion…[rires] Oui, c’est sûr que je reviendrai en moto au travail oui ! [rires]
Jean-Charles avait 24 ans lorsqu’un accident de moto a changé le cours de son existence. Suite à une amputation de la jambe droite au niveau du tibia, il doit arrêter son métier de tourneur-fraiseur et réinventer sa vie professionnelle. À 39 ans, ce battant est à présent cariste dans l’entrepôt logistique de Fleury Michon à Pouzauges (85). Il conduit un chariot élévateur avec un système de commande spécialement adapté à son handicap, qui lui permet de manœuvrer avec la main droite et non avec la jambe.